Vers la réussite scolaire et l’insertion professionnelle pour les élèves allophones

Publié le Mardi 28 mai 2024, Mis à jour le 20/11/2025.

Photo de deux étudiants allophones en classe, avec la formatrice qui dispense un cours
Le Centre académique pour la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés dans l'académie de Créteil accompagne les allophones de 16 à 18 ans dans l'apprentissage du français et la construction d'un projet professionnel

Lutte contre le décrochage scolaire

Daniel GUILLAUME, Inspecteur, responsable CASNAV, rectorat de Créteil : « Nous sommes aujourd'hui au lycée Cugnot de Neuilly-sur-Marne, où est installé un des modules consacrés à l'accompagnement des élèves non francophones ou peu francophones, nouvellement arrivés dans l'académie de Créteil, avec un tout petit niveau scolaire. Beaucoup d'entre eux sont des mineurs non accompagnés, et donc il n'était pas possible de les accueillir dans les lycées, les dispositifs tels qu'ils existent déjà. Nous avons donc construit des modules spécifiques pour ce type d'élèves.

Ce projet d'accompagnement de ces élèves, il est né dans la suite de la crise migratoire de 2015-2016. Ces élèves, ils ont entre 16 et 18 ans. Beaucoup d'entre eux sont des mineurs non accompagnés. Donc l'enjeu du projet, c'est de leur permettre un apprentissage du français, la construction d'un projet professionnel, qui leur permette de se stabiliser sur le territoire français. Ces élèves bénéficient de 36 semaines de formation, dans l'organisation actuelle, dont 6 semaines de stage. Ils ont un parcours qui est assez proche d'un parcours scolaire, c'est-à-dire qu'ils ont 15 heures par semaine. En moyenne, 12 heures de français et 3 heures de préparation de leur projet, avec certaines activités complémentaires. Et ceci, en gros, de fin septembre, jusqu'au mois de juin. »

Farideh TOUCHARD, Formatrice et auteur linguistique : « Ils ont été éloignés de leur famille très, très tôt. Ils ont été obligés d'apprendre à se débrouiller seuls, donc ils savent l'intérêt de cette formation, ils savent pourquoi il faut venir tous les jours, pourquoi il faut faire beaucoup d'efforts, parce que c'est un chemin d'effet très difficile. L'éducation, l'apprentissage, c'est un chemin assez long. On met de l'énergie dans quelque chose qui va prendre du temps, mais ça va donner du résultat. »

Cissé, Élève en classe NSA-1 : « Depuis que je suis ici, j'ai appris le français et les mathématiques, les calculs, les pays voisins, tout ça. Je suis en France depuis septembre 2023. C’est moi qui ai demandé à ma mère de venir aux cours, parce que je ne voulais pas rester à la maison toute la journée. Je devais venir à l'école, au lycée. Ça me plaît. On fait beaucoup de choses. C’était trop important pour moi. Plus tard, je voudrais faire de la cuisine. »

Adama, Élève en classe NSA-1 : « J’ai déjà fait un stage. Mon stage était en plomberie. J’ai été monter une baignoire avec des toilettes. Carrément, je préfère la plomberie. On a posé du carrelage, on a fait de la peinture, on a fait beaucoup de choses. Le lycée est parfait, il est très, très, très parfait. J'aimerais rester ici l’année prochaine pour faire mon CAP, pour finir, pour chercher du travail. »

Daniel GUILLAUME : « Très précisément, le soutien de l'Union européenne permet de financer la formation spécifique qui est proposée à ces élèves, puisque nous faisons appel à des prestataires, y compris hors Education Nationale, qui ont l'habitude de former des jeunes adultes non francophones à un parcours linguistique et professionnel. Cette année nous en sommes à 158 élèves accompagnés par nos dispositifs, dans les 11 modules qui se répartissent sur les 3 départements de l'académie. »

Les élèves concernés sont tous allophones, parfois non scolarisés avant leur arrivée en France. Ils peuvent ainsi se trouver particulièrement exposés au risque de décrochage scolaire. Ils sont donc orientés vers des dispositifs adaptés : les unités pédagogiques pour les élèves nouvellement arrivés (UPE2A), dont certaines s’adressent aux élèves non scolarisés antérieurement (NSA), souvent mineurs non accompagnés.

Les élèves nouvellement arrivés suivent une formation de français, humanités et sciences, avec des heures d’inclusion en classe ordinaire. Ceux qui ont déjà rejoints à plein temps leurs camarades francophones bénéficient d’un suivi linguistique. Une quarantaine d’UPE2A sont actuellement déployées en lycées au sein de l’académie de Créteil. Neuf d’entre elles sont impliquées dans le projet européen : quatre en Seine-Saint, trois dans le Val-de-Marne et deux en Seine-et-Marne.

Onze modules spécifiques positionnés dans huit lycées permettent aux élèves non scolarisés par le passé de recevoir une formation intensive en français, Les élèves y construisent un projet dans la perspective de l’apprentissage, du préapprentissage ou d’un parcours scolaire qualifiant, ces formations sont faites au sein de lycées professionnels.