Audrey GARCIA, Éleveuse de brebis – Fromagère : « Je suis Audrey, je suis éleveuse de brebis itinérante, dans le sud Essonne et Seine-et-Marne, sur le domaine de Courances. Je suis également en test d'activités agricoles au sein de la société coopérative d'intérêt collectif, Les Champs des Possibles, c'est une pépinière d'entreprises, pour tester son activité agricole.
Donc, c'est ce que je fais depuis trois ans. On emmène les brebis de place en place, de pâturage en pâturage, et on tourne, et on est dehors toute l'année. Printemps, été, elles pâturent entre le château de Courances et les prairies alentour, plutôt que d'utiliser la tondeuse, c'est des frais en moins pour le propriétaire, et moi, cette herbe je la transforme en fromage. Voilà. Automne, hiver, on pâture dans leurs champs de céréales, qui ont été récoltés, et plutôt que de passer le broyeur, c'est les brebis qui le font, et en plus, elles restituent de la matière organique dans les sols.
Je fais tout moi-même. Il n’y a pas d'intermédiaire. De la brebis, presque du brin d'herbe, au fromage, tout ça, c'est en bio, et c'est moi qui commercialise. Cette spécificité, c'est vraiment des brebis dehors, en plein air, et circuit court, tout fait tout fait moi-même, avec mon amour et mon savoir-faire.
Grâce au Fonds européen et au fonds de la Région, j'ai pu « m'éviter » de faire des prêts bancaires assez lourds. C'était un coup de pouce qui m'a permis, moi, de démarrer assez vite, de pouvoir avoir de la trésorerie pour financer le matériel dont j'ai besoin, et notamment un peu d'investissement clôtures, tout le matériel de fromagerie : les caves, les frigos, les tables en inox, les grilles, le tank à lait, c'est des sommes qui sont quand même assez conséquentes.
C'est une des pratiques d'élevage qui sont innovantes, je pense, pour le climat, pour la planète tout, mais du coup, qui peuvent faire peur, et du coup je peux faire un prêt bancaire, mais je ne pouvais pas forcément il y a trois ans.
Pour la suite du projet, je n’envisage alors pas forcément d'augmenter la taille du troupeau. J'en avais 70 au début, aujourd'hui, j'en ai 120. Je cherche cependant une associée pour me prêter main-forte, un peu plus se déployer, avoir une fromagerie chez nous, ce qui me permettra de gagner un peu en efficacité et pouvoir me développer au niveau gamme de produits. »