Un élevage itinérant de brebis entre l'Essonne et la Seine-et-Marne

Publié le Jeudi 19 mai 2022, Mis à jour le 14/11/2025.

Agriculture

Audrey GARCIA, Éleveuse de brebis – Fromagère : « Je suis Audrey, je suis éleveuse de brebis itinérante, dans le sud Essonne et Seine-et-Marne, sur le domaine de Courances. Je suis également en test d'activités agricoles au sein de la société coopérative d'intérêt collectif, Les Champs des Possibles, c'est une pépinière d'entreprises, pour tester son activité agricole.

Donc, c'est ce que je fais depuis trois ans. On emmène les brebis de place en place, de pâturage en pâturage, et on tourne, et on est dehors toute l'année. Printemps, été, elles pâturent entre le château de Courances et les prairies alentour, plutôt que d'utiliser la tondeuse, c'est des frais en moins pour le propriétaire, et moi, cette herbe je la transforme en fromage. Voilà. Automne, hiver, on pâture dans leurs champs de céréales, qui ont été récoltés, et plutôt que de passer le broyeur, c'est les brebis qui le font, et en plus, elles restituent de la matière organique dans les sols.

Je fais tout moi-même. Il n’y a pas d'intermédiaire. De la brebis, presque du brin d'herbe, au fromage, tout ça, c'est en bio, et c'est moi qui commercialise. Cette spécificité, c'est vraiment des brebis dehors, en plein air, et circuit court, tout fait tout fait moi-même, avec mon amour et mon savoir-faire.

Grâce au Fonds européen et au fonds de la Région, j'ai pu « m'éviter » de faire des prêts bancaires assez lourds. C'était un coup de pouce qui m'a permis, moi, de démarrer assez vite, de pouvoir avoir de la trésorerie pour financer le matériel dont j'ai besoin, et notamment un peu d'investissement clôtures, tout le matériel de fromagerie : les caves, les frigos, les tables en inox, les grilles, le tank à lait, c'est des sommes qui sont quand même assez conséquentes.

C'est une des pratiques d'élevage qui sont innovantes, je pense, pour le climat, pour la planète tout, mais du coup, qui peuvent faire peur, et du coup je peux faire un prêt bancaire, mais je ne pouvais pas forcément il y a trois ans.

Pour la suite du projet, je n’envisage alors pas forcément d'augmenter la taille du troupeau. J'en avais 70 au début, aujourd'hui, j'en ai 120. Je cherche cependant une associée pour me prêter main-forte, un peu plus se déployer, avoir une fromagerie chez nous, ce qui me permettra de gagner un peu en efficacité et pouvoir me développer au niveau gamme de produits. »

De 70 à 120 brebis laitières

C'est à Courances, au cœur du Gâtinais français, qu'Audrey Garcia élève 120 brebis, en itinérance entre l'Essonne et la forêt de Fontainebleau à proximité, en Seine-et-Marne. Cette démarche, entreprise dans une volonté de préserver la biodiversité, permet aussi de limiter le recours à des interventions mécaniques de désherbage.

Avec le Fonds européen agricole pour le développement rural mobilisé dans le cadre du Groupe d'action locale du Gâtinais français (LEADER), Audrey Garcia a pu financer des clôtures mobiles et le matériel lui permettant d'alimenter ses brebis et d'assurer la traite en itinérance.

Des pâturages à la fromagerie

Avec jusqu'à 9 000 litres de lait fourni chaque année par ses brebis, Audrey Garcia produit entre 8 000 et 15 000 fromages au lait cru, dans un atelier de transformation là aussi soutenu par le Fonds européen agricole pour le développement rural. L'Union européenne a ainsi soutenu l'aménagement d'un local et l'achat de matériel de transformation, de stockage, de transport et de commercialisation. Les fromages sont ensuite revendus localement par le biais d'Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne, situées en Essonne et en Seine-et-Marne.

Au total, près de 8 000 euros de fonds européens, soit 26 % des investissements pour l'élevage itinérant et la fromagerie, auront été mobilisés depuis 2018.