Des serres sur les toits à Saint-Denis

Publié le Mardi 17 mai 2022, Mis à jour le 14/11/2025.

Environnement

Caroline ROBIN, Responsable d’exploitation au sein de la ferme ouverte de Saint-Denis : « Caroline Robin. Je suis responsable ici de la ferme ouverte de Saint-Denis, une ferme urbaine en plein cœur de Saint-Denis. C'est une ferme qui a plusieurs activités : l'axe de production alimentaire, l'axe pédagogique et l'axe environnemental. GROOF, c'est vraiment la dernière pièce du puzzle qui montre les différentes activités de la ferme puisque le projet GROOF, Greenhouses to reduce CO2 en Roofs, ça a une vocation environnementale de réduction des impacts carbone et ça a une vocation aussi de production alimentaire.

Aujourd'hui, on a des serres qui sont distinctes des bâtiments, ce qui fait qu’on a à la fois de la production agricole, d'un côté, et le fonctionnement d'un bâtiment classique, d'un autre côté. Le projet GROOF, c'est d'avoir une serre sur un bâtiment. C'est de concilier deux activités à la fois. Ça veut dire le monde de la construction et le monde agricole qui vont travailler ensemble. La serre qui est sur le bâtiment, elle va pouvoir récupérer une partie de l'énergie et de la chaleur qui est produite par le bâtiment en dessous. Nous, ici, aux fermes de Gally, le bâtiment qui est en dessous de la serre, c'est un bâtiment d'accueil d'entreprises et juste au-dessus, on a la serre de production. Si la serre était à côté, on aurait 30% de la chaleur produite qui serait perdue, en fait, via le toit.

Aujourd'hui, ces 30% là vont être récupérés par la serre. C'est la récupération de la chaleur qui est dite passive, et on a aussi de la récupération de la chaleur qui est dite active. Donc ça, c'est via les réseaux de ventilation ou via les réseaux de chauffage. Ça tombe super bien parce que les plantes, qui se situent juste au-dessus, c'est très bénéfique pour elles d'avoir du CO2 et ça permet d’optimiser leur croissance.

Aujourd'hui, dans les villes, on a un défi majeur, qui est quand même de limiter l'impact carbone, et ça, ça se fait par limiter les émissions de gaz à effet de serre. Le fait d'avoir une serre directement sur une toiture, ça permet de produire localement. Donc ça va permettre de ne pas avoir un transport, en fait, des tomates qui auraient pu être produites à 100 km d'ici.

Donc, on a quatre serres pilotes, qui sont financées par le projet Interreg, qui porte GROOF. Ces quatre projets sont situés donc en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg et donc la ferme de Gally, en France.

Pourquoi l'Europe, elle finance ces projets ?

C'est, en fait, pour voir aussi la réplicabilité de ces projets et donc identifier un petit peu les obstacles auxquels nous, les porteurs de projets, avons été confrontés. Identifier ces obstacles pour pouvoir demain accompagner des porteurs de projets qui voudront avoir des serres sur toiture.

Concrètement, le projet européen GROOF nous a permis ici de réaliser, au sein de la ferme ouverte de Saint-Denis, une serre de 360 mètres carrés sur le toit d'un nouveau bâtiment d'exploitation. Cette serre elle va nous permettre de produire l'équivalent de deux tonnes de tomates par an à destination de la population locale. »

Deux tonnes de tomates cultivées sur les toits de la Ferme ouverte de Saint-Denis

A Saint-Denis (93), la Ferme ouverte est impliquée dans le projet européen GROOF (Greenhouses to reduce CO2 on roofs), un projet européen soutenu par le programme Interreg Europe du Nord-Ouest.

L'objectif est de rapprocher les enjeux de diminution des émissions de carbone des secteurs de la construction et de l'agriculture, en installant des serres sur les toits pour récupérer la déperdition de chaleur des bâtiments. A Saint-Denis, les 360 mètres carrés de serre permettront de produire environ 2 tonnes de tomates par an.

2,9 millions d'euros de fonds européens

Au total, 2,9 millions d'euros de fonds européens viennent soutenir le projet GROOF. La serre de Saint-Denis est portée par les Fermes de Gally, en partenariat avec douze autres structures dont le Centre scientifique et technique du bâtiment et ASTREDHOR pour l'Île-de-France. Outre cette serre, d'un coût de 100 000 euros soutenu à hauteur de 60% par les financements européens, trois autres serres pilotes installées en Europe, en Belgique, au Luxembourg et en Allemagne.